Donnons un sens à l'innovation

Thématiques scientifiques

La plu­part des thé­ma­tiques sci­en­tifiques s’inscrivent dans la con­ti­nu­ité des travaux de recherche du quadri­en­nal antérieur. Cepen­dant, par rap­port au posi­tion­nement dans le paysage de l’urbain et en ten­ant compte des objec­tifs sci­en­tifiques énon­cés, une nou­velle organ­i­sa­tion thé­ma­tique s’impose.

Les thématiques scientifiques

Une matrice méthodologique

L’ap­proche est en effet de com­pren­dre les dynamiques urbaines à par­tir des muta­tions / per­tur­ba­tions essen­tielles con­tem­po­raines : quelles sont les grandes ques­tions aux­quelles la ville doit pou­voir répon­dre et com­ment le fait-elle ou pour­rait-elle le faire ?

La Fig­ure ci-dessous mon­tre l’ob­jet d’é­tude (couleur vert fon­cé) inclus dans sa thé­ma­tique dis­ci­plinaire (couleur vert clair) et représen­té par rap­port aux échelles spa­tiales et aux ten­sions urbaines con­tem­po­raines con­sid­érées (couleur orange).

Transition énergétique

Dans le con­texte de la tran­si­tion énergé­tique en cours, les réseaux élec­triques intel­li­gents doivent con­duire à une meilleure ges­tion d’én­ergie et favoris­er l’in­té­gra­tion des éner­gies renou­ve­lables. Égale­ment, les réseaux de trans­port et la mobil­ité, au croise­ment des tran­si­tions énergé­tique et envi­ron­nemen­tale, doivent amélior­er le flux de trans­port. Ce sont des réseaux qui matéri­alisent la vital­ité économique, sociale et cul­turelle de la pop­u­la­tion d’une ville et ont un impact dialec­tique avec les formes urbaines. De l’ac­cul­tur­a­tion, de la per­ti­nence, de l’in­tel­li­gence, de la flex­i­bil­ité et du déploiement de ces réseaux dépen­dent les villes et les ter­ri­toires dans lesquels nous vivrons demain.

Transition environnementale et écologique

D’autre part, face à l’évo­lu­tion du mod­èle de développe­ment durable et dans le con­texte de tran­si­tion envi­ron­nemen­tale et écologique, l’é­tude de l’im­pact poten­tiel du change­ment cli­ma­tique sur le risque hydrologique per­met de mieux gér­er les crises liées aux inon­da­tions du point de vue social et organisationnel.

Transition numérique

Par ailleurs, au cœur de la tran­si­tion numérique se trou­ve la néces­sité de faire évoluer les proces­sus de tra­vail et la col­lab­o­ra­tion entre les dif­férents inter­venants d’un pro­jet de con­struc­tion, d’ex­ploita­tion, de main­te­nance, d’en­tre­tien et de réno­va­tion. C’est la con­cep­tion et l’ex­ploita­tion de la maque­tte numérique qui doivent démon­tr­er l’ef­fi­cac­ité du numérique à toutes les étapes de l’acte de construction.

Transition urbaine

Enfin, la tran­si­tion urbaine est une étape dans le fonc­tion­nement et l’or­gan­i­sa­tion des ter­ri­toires qui dépend forte­ment des dimen­sions démo­graphique, économique et sociale. Cette quin­tes­sence de la dynamique urbaine nous con­duit vers des prob­lé­ma­tiques liées à la qual­ité archi­tec­turale et à l’op­ti­mi­sa­tion pat­ri­mo­ni­ale, au fonci­er, aux per­ti­nences régle­men­taires, aux poli­tiques urbaines et à la néces­sité d’élab­o­ra­tion d’outils mul­ti­critère d’é­val­u­a­tion et d’aide à la décision.

Exploiter la matrice : des questions partagées

Proposer des modèles synchroniques et diachroniques

Pour cer­taines thé­ma­tiques, nous étu­dions aus­si la per­ti­nence de nos travaux en fonc­tion des dif­férents types de la ville post indus­trielle, i.e. ville glob­al­isée, ville mature, ville émer­gente, ville d’é­conomie informelle, ville décrois­sante, ville décli­nante, de manière à esquiss­er une typolo­gie des mor­pho-dynamiques urbaines.

Une mor­pho-dynamique urbaine est à la fois une sys­témique syn­chronique visant à faire un état des lieux observés à l’in­stant t (e.g. com­ment assem­bler des mod­èles dans un sché­ma glob­al décrivant un type de ville ?), et une sys­témique diachronique par l’ob­ser­va­tion des évo­lu­tions des dynamiques urbaines par rap­port à des échelles tem­porelles adap­tées (e.g. com­ment décrire l’évo­lu­tion des types de dynamiques et pas seule­ment l’évo­lu­tion d’une dynamique rel­e­vant d’un type donné ?).

Cette sen­si­bil­ité, à la fois sys­témique et dynamique, ain­si que l’im­por­tance accordée à l’hu­main, nous dif­féren­cient des autres lab­o­ra­toires tra­vail­lant sur les ques­tions tech­nologiques du domaine de l’ur­bain et nous con­duit à revendi­quer un posi­tion­nement en génie des sys­tèmes urbains. Il s’ag­it d’une démarche asso­ciant les préoc­cu­pa­tions numériques, énergé­tiques, socié­tales, les impacts envi­ron­nemen­taux, ain­si que les inter­ac­tions entre l’homme et son envi­ron­nement. Alli­er des inter­ro­ga­tions sur les struc­tura­tions spa­tiales et sur les dynamiques tem­porelles néces­site de pou­voir les artic­uler de manière homogène. Nous adop­tons comme ques­tion­nement heuris­tique trois ques­tions fon­da­men­tales : flux ⇔ à quels sys­tèmes tech­niques urbains ? espace ⇔à quelles topolo­gies ? acteurs ⇔ à quels rôles ?

Produire des outils

La méthodolo­gie de nos travaux con­siste ain­si à iden­ti­fi­er les types de dynamiques et mor­pho-dynamiques, pro­pos­er des mod­èles et out­ils spé­ci­fiques à ces dynamiques, pro­pos­er des inté­gra­tions de ces mod­èles dans une mor­pholo­gie de la ville post indus­trielle, pro­pos­er des sché­mas d’évo­lu­tion ou de tran­si­tion entre dif­férents types de mor­pho-dynamiques urbaines, et répon­dre à la ques­tion de savoir com­ment ces mod­èles doivent s’adapter.

Il s’ag­it de fournir, d’une part, des out­ils math­é­ma­tiques (logique, sta­tis­tiques et séman­tiques), de sim­u­la­tions et par­fois de con­trôle per­me­t­tant de traiter l’in­for­ma­tion et gér­er des sous-sys­tèmes urbains, et d’autre part, des out­ils d’analyse et d’é­val­u­a­tion per­me­t­tant à des acteurs de l’ur­bain d’amélior­er les dis­posi­tifs déci­sion­nels habituelle­ment util­isés. L’ob­jec­tif, à long terme, est la créa­tion d’outils com­plé­men­taires, inter­dépen­dants, col­lab­o­rat­ifs de ges­tion de con­tenu et d’ex­ploita­tion des don­nées sous la forme de plate­forme numérique adap­tée à la ville.

Cette nou­velle cohérence des thé­ma­tiques sci­en­tifiques per­met finale­ment à l’u­nité AVENUES de vis­er une pro­duc­tion de méth­odes et d’outils inno­vants d’analyse, de con­cep­tion, de super­vi­sion et d’in­ter­con­nex­ion des sous-sys­tèmes urbains dans une logique glob­ale d’amé­nage­ment de la ville durable et des secteurs bâtis. Nos mod­éli­sa­tions visent à une com­préhen­sion sys­témique inté­grant les jeux d’ac­teurs par une mise en évi­dence de la com­plex­ité des fac­teurs non tech­niques, des incer­ti­tudes et des rup­tures non prévis­i­bles dans les mod­èles à long terme. Les travaux se traduisent notam­ment par le développe­ment de plate­formes tech­nologiques, voire un futur Liv­ing Lab, qui per­me­t­tent d’ex­péri­menter de nou­veaux dis­posi­tifs et out­ils à l’échelle du quarti­er ou de la ville.